David Jang – La nuit où Judas prit le morceau et s’en alla

Dans l’Évangile de Jean, le chapitre 13 relate la scène de la Pâque que Jésus célèbre avec ses disciples, moment crucial dans la foi chrétienne. Les Évangiles synoptiques (Matthieu, Marc, Luc) décrivent aussi le dernier repas comme celui durant lequel Jésus, avant d’être crucifié, partage le pain et la coupe avec ses disciples, établissant ainsi l’institution de la Sainte Cène. Toutefois, l’Évangile de Jean s’attache davantage à proposer une interprétation théologique plus profonde et à rapporter les paroles de Jésus de manière détaillée. Jean 13 commence par la scène où Jésus lave les pieds de ses disciples, puis s’ensuit l’annonce selon laquelle “l’un de vous me livrera”. Au cœur de ce récit, se dessinent l’amour insondable de Jésus et la trahison de Judas, qui repoussent l’un l’autre comme deux forces opposées. David Jang souligne que cette scène illustre à la fois l’“acte d’amour” et la “parole d’amour” du Seigneur. Il lave les pieds de ses disciples, tout en les exhortant : “vous devez aussi vous laver les pieds les uns aux autres, comme je vous ai lavé les pieds” (Jn 13:14). Ce geste fait briller la mission de la communauté des disciples : se servir mutuellement par amour. Mais au beau milieu de cette atmosphère fraternelle se glisse une déclaration de Jésus : l’un de ses disciples le trahira. Cette contradiction – la trahison s’immisçant au cœur d’un repas d’amour – révèle de façon saisissante la collision entre le péché humain et l’amour de Dieu.

Selon David Jang, l’amour n’est pas une contrainte, et l’amour de Dieu respecte l’être humain comme une personne, sans jamais le forcer à changer de cœur. C’est pourquoi la trahison de Judas n’est pas un événement que Jésus aurait voulu ou favorisé. Au contraire, Jésus a tenté de le retenir jusqu’à la fin, mais Judas est demeuré impénitent, faisant usage de son libre arbitre pour persister. Dieu n’impose jamais le salut par la force, il appelle chacun à se repentir librement, mais laisse finalement ceux qui refusent obstinément son amour aller leur chemin. Dans ce passage, Jean rapporte la parole de Jésus : “En vérité, en vérité, je vous le dis, l’un de vous me livrera” (Jn 13:21). Pour les disciples, cette annonce semblait impensable. Ils avaient partagé tant de miracles, entendu de près l’enseignement du Seigneur, mangé et dormi ensemble dans une communauté fraternelle ; ils ne pouvaient imaginer qu’un des leurs serait le traître. Mais Jésus savait déjà qui le livrerait et, cependant, lui offrait encore l’occasion de faire demi-tour. Au verset 20, il dit : “Celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit, et celui qui me reçoit, reçoit celui qui m’a envoyé.” Autrement dit, accueillir Jésus signifie accueillir Dieu, et c’est la voie cruciale du salut selon le plan divin. Malgré cela, Judas n’a pas accueilli cette mise en garde. David Jang déclare à ce propos : “Au moment où le Seigneur demande d’être reçu, c’était en réalité la dernière occasion de Judas de se repentir.” Dans Jean 13:26, Jésus tend à Judas un morceau de pain trempé : c’était là, dans la culture hébraïque, un geste exprimant l’affection et la bienveillance. Dans le cadre de la Pâque, tremper et offrir un morceau de pain n’était pas un geste anodin, mais un signe de proximité profonde, comme pour dire : “Je t’aime toujours et te garde ma porte ouverte.” Jésus savait déjà tout, mais souhaitait ardemment que Judas revienne sur sa décision. Le morceau de pain n’était pas un symbole de jugement, mais la dernière invitation d’amour en vue de le faire revenir.

Pourtant, Judas n’a pas saisi cette perche. “Judas, après avoir pris le morceau, sortit aussitôt. Il était nuit” (Jn 13:30). David Jang souligne que cette phrase dépasse la simple mention temporelle pour révéler l’“obscurcissement spirituel” et le “refus obstiné” qui envahissent Judas. La “nuit” n’est pas qu’un moment de la journée, mais le signe des ténèbres spirituelles dans lesquelles le disciple s’engouffre. À peine sorti de table, il se rend auprès des grands prêtres pour finaliser son accord de trahison (cf. Mt 26:14-15). Malgré des avertissements répétés et un amour persévérant, il choisit de vendre le Maître pour son profit personnel, prisonnier de sa vision du monde. Ce choix illustre la tragédie intérieure de l’humain, prêt à sacrifier le divin sur l’autel de l’intérêt et du calcul égoïste. Pourquoi Judas est-il tombé dans un péché si grave ? L’ensemble des Évangiles le désigne comme le trésorier des disciples (cf. Jn 13:29). C’était lui qui s’offusquait en voyant Marie répandre un parfum onéreux sur Jésus, arguant qu’on aurait pu le vendre et donner l’argent aux pauvres (Jn 12:4-6). Il gérait la bourse commune, au point que l’Évangile mentionne même qu’il volait dans la caisse (Jn 12:6). Certes, on peut conclure que son amour pour l’argent était grand, mais le seul motif de la cupidité ne suffit pas à éclairer complètement sa trahison. David Jang situe le problème de Judas plus en profondeur, dans cette “attitude qui mesure sans cesse les paroles du Seigneur à l’aune de critères mondains, et rejette ce qui ne correspond pas à sa propre logique”. Autrement dit, Judas désirait un Messie politique et révolutionnaire, conforme à ses attentes nationalistes et à ses ambitions. Or, Jésus empruntait un chemin tout autre, et Judas, déçu, a préféré livrer le Seigneur pour en tirer profit. Il s’agit là d’un exemple typique de l’incroyance qui tente de manipuler Jésus pour satisfaire ses désirs, et, voyant que les desseins du Seigneur ne coïncident pas avec les siens, finit par tourner le dos.

Toujours selon David Jang, cette interprétation avertit que la “voie de Judas” est encore possible aujourd’hui sous diverses formes. Certains semblent fervents à l’église, assidus au culte et au service, alors que, dans le fond, ils n’aiment pas véritablement Jésus et pratiquent la religion comme un moyen de satisfaire leur ambition mondaine. D’autres n’obéissent pas jusqu’au bout aux paroles du Seigneur, préférant faire confiance à leur raison ou aux valeurs du monde, si bien qu’à un moment donné, ils excluent l’influence du Christ et, de fil en aiguille, finissent par le renier. La trahison, acte extrême, germe sur un lit de petites désobéissances quotidiennes et d’égocentrisme. Les “petites sorties”, répétées et accumulées, finissent par précipiter un être humain dans la nuit profonde. À cet égard, on peut comparer Judas à Pierre : Pierre, lui aussi, a renié Jésus trois fois, allant même jusqu’à blasphémer (Mt 26:69-74). Toutefois, il s’est par la suite repenti et a été rétabli. D’où vient cette différence ? David Jang explique que Pierre a péché par faiblesse et manque de courage, tout en aimant sincèrement Jésus au fond de son cœur, si bien qu’il a pleuré amèrement et s’est converti (Mt 26:75). Judas, en revanche, menait sa trahison en pleine conscience, mû par une volonté arrêtée, s’obstinant jusqu’à la fin. Son acte n’était pas une maladresse spontanée qu’il aurait regrettée aussitôt, mais une décision froide et calculée. Après coup, il n’a pas su se tourner vers la miséricorde, choisissant la mort (Mt 27:5), preuve que son cœur s’était déjà coupé de Jésus. Jean 13:30, “Judas prit le morceau et sortit aussitôt ; il faisait nuit”, symbolise le point de non-retour, l’instant où les ténèbres spirituelles le saisissent entièrement. Pour David Jang, c’est “l’instant où Judas sombre totalement dans l’obscurité”. Jésus, voyant cette noirceur, voulait encore lui tendre la main, mais Judas, de sa propre initiative, s’enfonçait dans les ténèbres. Ce face-à-face entre l’amour divin et la dureté de l’homme est l’une des scènes les plus poignantes de la Bible.

Toutefois, la leçon ne saurait se réduire au simple constat que “Judas est un mauvais homme qui a commis un grand péché”. David Jang nous exhorte : “Regardons-nous nous-mêmes pour voir s’il n’y a pas une graine de Judas dans nos cœurs.” Dans la vie de l’Église ou devant Dieu, nous risquons toujours de privilégier nos calculs terrestres. Il se peut que nous ne comprenions pas les voies du Seigneur et que nous nourrissions des griefs contre Lui. Comme Judas, nous sommes parfois sourds à l’invitation à la repentance et passons outre l’appel de l’amour divin. Si nous découvrons en nous cet embryon de “trahison à la Judas”, alors nous devons aussitôt nous en détourner, nous repentir et nous replacer sous la croix. Le Seigneur nous appelle inlassablement à revenir vers Lui, sans pour autant nous contraindre. De ce fait, tout se joue dans notre décision. Autre élément : le fait que Judas portait la bourse commune démontre qu’il occupait une position de confiance dans la communauté de Jésus (cf. Jn 13:29). David Jang y voit un signe de la foi que Jésus plaçait en lui. L’argent est souvent un vecteur qui révèle jusqu’où peut aller le péché humain, mais peut aussi être un outil pour la gloire de Dieu si l’on sait s’en servir avec sagesse. Jésus n’a pas confié la bourse à Judas pour le pousser à la chute, mais parce qu’il croyait en sa capacité à l’assumer. Malheureusement, la convoitise et la vision mondaine qui habitaient Judas ont pris le dessus, supplantant l’amour pour le Seigneur. Au fil du temps, il a réalisé que Jésus n’entrait pas dans ses cadres messianiques, qu’il ne venait pas instaurer un régime révolutionnaire pour Israël, mais se faisait serviteur, s’abaissant jusqu’à accepter la mort. Judas, voyant ce décalage, a dû le juger “voué à l’échec”, préférant l’appât du gain. L’épisode du parfum de Marie (Jn 12) nous le montre déjà contrarié, sous prétexte qu’on aurait pu vendre ce parfum et le donner aux pauvres. Son discours se voulait raisonnable, mais l’Évangile indique qu’il tenait la bourse et en détournait le contenu (Jn 12:6). David Jang en conclut : “Le cœur de Judas s’était déjà éloigné de l’amour pour Jésus.” Nous aussi devons vérifier si, derrière certaines critiques qui paraissent légitimes, ne se dissimulent pas nos désirs personnels. Si nous ne voyons plus l’amour comme l’amour, la grâce comme la grâce, et que nous commençons à tout évaluer selon un critère d’“efficacité” ou de “rentabilité”, nous risquons de rejeter la voix de l’Esprit, tout comme Judas.

On raconte que, lors du dernier repas, Judas était placé “tout près” de Jésus. Dans la coutume de l’époque, les convives s’allongeaient autour de la table, si bien que leurs têtes et leurs poitrines pouvaient se côtoyer. Généralement, on plaçait à droite de l’hôte celui qu’il aimait le plus, et à gauche un autre invité de marque. L’Évangile de Jean 13:23-25 montre que le disciple bien-aimé s’appuyait sur la poitrine de Jésus, que Pierre lui fait signe de questionner le Maître : “Seigneur, de qui parles-tu ?” Il se pourrait que Judas fût assis de l’autre côté, proche de Jésus. David Jang en déduit que “Jésus voulait garder Judas près de lui jusqu’au dernier instant, pour tenter de le ramener.” On aurait pu s’attendre à ce qu’il tienne Judas à distance, voire l’exclue du groupe en soupçonnant ses intentions malveillantes. Mais Jésus l’a gardé auprès de lui jusqu’au dernier moment, dans l’espoir de le sauver. Malgré cela, Judas n’a pas cédé à l’appel de l’amour. “Ce que tu fais, fais-le promptement” (Jn 13:27) : ces mots de Jésus ont aussitôt précipité Judas dehors. L’évangéliste Jean écrit alors : “C’était la nuit” (Jn 13:30). Les disciples, ignorant ses projets, s’imaginaient qu’il sortait pour acheter ce dont on avait besoin pour la fête ou pour faire l’aumône (Jn 13:29). Le fait même qu’ils se demandent “qui donc est le traître ?” prouve que Judas se comportait extérieurement comme un disciple tout à fait normal. Le germe de la trahison peut donc demeurer caché jusqu’au dernier moment. David Jang compare cela à la réalité dans les Églises d’aujourd’hui : certains affichent une dévotion apparente, alors que leur cœur se dessèche, qu’ils ne se nourrissent plus de la grâce, et qu’un jour, ils finissent par quitter l’Église et trahir la foi. Jésus avait pourtant tout fait pour convaincre Judas, mais l’amour ne se fait pas violence. Dieu a créé l’homme libre, et ne brise pas la volonté du pécheur. Il emploie toute l’étendue de son amour pour nous faire revenir, nous avertir et nous corriger, mais la décision finale nous revient. Ainsi, malgré les supplications du Seigneur, Judas a choisi de ne pas se détourner de son projet, préférant se plonger dans la nuit. C’est dire combien l’endurcissement humain peut engendrer des conséquences terribles, et combien l’amour divin apparaît presque “impuissant” face à une volonté qui s’oppose.

“Judas, après avoir pris le morceau, sortit aussitôt. Il faisait nuit.” Cette phrase recèle un drame spirituel gigantesque. Elle met en scène le choix du traître, la souffrance de Jésus, et l’incompréhension des disciples qui ne voient pas le danger. Eux ne pouvaient imaginer que l’un des leurs déciderait de livrer le Maître. Or, à peine Judas est-il sorti qu’au verset suivant (Jn 13:31), Jésus déclare : “Maintenant le Fils de l’homme a été glorifié.” Paradoxe étonnant : alors que Judas part conclure son acte de trahison, s’ouvre pour Jésus la voie de la croix, source du salut de l’humanité et manifestation de la gloire de Dieu. David Jang insiste sur ce point : “Le plan du salut intègre même la trahison humaine, en la renversant au profit d’un dessein plus grand.” Bien sûr, Dieu n’a pas ordonné à Judas d’agir ainsi, ni décrété sa damnation. Mais même devant la profondeur du mal, Dieu ne se laisse pas vaincre, ramenant toute chose dans son dessein souverain, transformant le mal extrême en occasion de plus grand bien. Grâce à la croix, les pécheurs reçoivent la rédemption, la résurrection brise la puissance de la mort, et l’Église naît à la Pentecôte. Judas, quant à lui, aura joué un rôle négatif et tragique. Cela ne veut pas dire que la grâce lui était refusée : le Seigneur l’a appelé jusqu’au bout. Mais il a délibérément choisi de “prendre le morceau” et de sortir “dans la nuit” en ignorant l’ultime opportunité de revenir. Pour nous aujourd’hui, cette péricope nous invite à nous demander si nous ne nous comportons pas comme Judas en jugeant la parole de Dieu à l’aune de notre bon plaisir. David Jang insiste sur le fait que ceux qui fréquentent l’Église depuis longtemps sont particulièrement exposés. On peut entendre des sermons, assister régulièrement au culte, et tout de même nourrir, dans les recoins de son cœur, une confiance plus grande dans l’argent ou ses propres projets que dans le Seigneur. On peut avoir en tête une idée bien arrêtée de la manière dont Dieu doit agir. Si Dieu nous surprend en sortant de ce schéma, on risque de le rejeter ou d’élever contre lui un ressentiment, voire de faire fleurir en nous la graine de la trahison. Judas n’est pas une figure lointaine du passé ; il nous met en garde contre les déviances internes qui peuvent saper notre foi.

D’un autre côté, ce texte nous montre également l’“amour qui n’abandonne pas jusqu’à la fin”. En offrant le pain à Judas, Jésus lui disait en substance : “Pourrais-tu vraiment ne pas te détourner ? Je reste disponible pour toi.” David Jang nomme cette parole l’“essence même de l’Évangile”. Car l’Évangile n’est pas seulement l’annonce d’un salut final, c’est aussi, à chaque instant, l’opportunité de recevoir et d’accueillir l’amour de Dieu. Quand Jésus déclare dans Jean 13:20 : “Celui qui reçoit celui que j’aurai envoyé me reçoit… et reçoit celui qui m’a envoyé”, le verbe “recevoir” (en grec “dechomai” ou “lambano”) indique un accueil profond qui engage tout l’être. Autrement, c’est fermer sa porte au Seigneur, à son amour. Judas incarne le refus radical. Devant ce texte, nous sommes appelés à nous examiner en profondeur : premièrement, à repérer en nous toute convoitise ou ambition non sanctifiée, tout attachement à l’argent, à la gloire, au pouvoir, qui menacerait notre relation au Seigneur. Judas, pourtant proche de Jésus, a finalement révélé sa soif matérialiste. De même, bien des croyants confondent aujourd’hui leur espérance spirituelle avec un rêve de succès mondain, cherchant à “utiliser” Jésus comme un levier pour leurs propres projets. Deuxièmement, il nous faut comprendre que si nous n’abandonnons pas nos préjugés et notre orgueil quand la parole du Seigneur nous dérange ou nous déplaît, nous risquons, tôt ou tard, de “sortir dans la nuit”. Troisièmement, nous devons nous rappeler que l’amour de Jésus nous soutient jusqu’au bout, et que nous sommes invités à répondre à sa voix. Judas est resté sourd jusqu’à la toute dernière offrande de pain. Avons-nous déjà rejeté, nous aussi, divers appels à la repentance ou signes d’amour que le Seigneur nous a adressés ? David Jang conclut que ce texte illustre avant tout le “conflit entre la sainteté de Dieu et le péché humain, révélant à la fois le jugement et l’amour”. La veille de la crucifixion, le Seigneur partageait un repas plein de signification, marquant la communion la plus intime et l’exemple de l’humilité suprême – laver les pieds de ses disciples. Or, dans ce même cadre se préparait la plus ignoble trahison. L’amour et la haine, la lumière et l’ombre, le salut et la condamnation se rencontrent au même endroit. C’est ce qui rend la scène si dramatique.

À la fin du récit, Jean écrit : “Il faisait nuit.” Cette nuit est celle de Judas, mais elle peut aussi nous concerner. À la suite de ce repas, Jésus se rend au jardin de Gethsémani, il est arrêté, jugé et crucifié. Il passe par cette nuit pour ouvrir le matin de la résurrection. Voilà pourquoi la question nous est posée : sommes-nous prêts, nous, à demeurer dans la nuit, comme Judas, ou bien, comme Pierre, à pleurer sur notre faute et à revenir au Seigneur ressuscité ? David Jang rappelle que “même si tous ont péché, il existe un chemin de renouveau pour qui revient à Dieu dans la repentance. Mais si l’on s’endurcit, on reste prisonnier de la nuit.” Nous devons prêter l’oreille à cet avertissement. En définitive, Jean 13:20-30 montre à quel point l’être humain est capable de s’enfoncer dans le péché, et, en même temps, jusqu’où Jésus est allé pour aimer les siens. Il leur lave les pieds, partage le pain, et, même quand il dit à Judas “fais vite ce que tu as à faire”, il ne le chasse pas brutalement, mais se désole qu’il n’y ait plus aucun recours pour le faire revenir. Judas a mal interprété cette compassion, y voyant un désintérêt ou une ironie. Sorti dehors, il se détourne irrémédiablement de la source du salut. Toutefois, de cette nuit sombre, s’ouvre le chemin de la croix et de la rédemption. C’est un paradoxe, et c’est aussi l’œuvre souveraine de Dieu, qui sait transformer les ténèbres en lumière. David Jang souligne dans sa prédication que “nous aussi, nous recevons sans cesse ce ‘morceau de pain’.” Par la parole, le culte, la Sainte Cène, la prière, la vie communautaire, Jésus se rend présent à nous. Quand nous recueillons ce morceau, l’acceptons-nous comme un signe d’amour, ou bien sortons-nous, nous aussi, dans la nuit, même après l’avoir reçu ? La foi n’est pas qu’une connaissance intellectuelle, c’est l’acte concret de laisser entrer Jésus dans notre cœur, à chaque instant.

En lisant ce texte, nous ne devons pas seulement blâmer Judas, mais nous demander s’il n’est pas en nous, à un degré ou un autre. En même temps, il s’agit de se souvenir et de remercier Dieu pour “l’amour qui ne nous abandonne pas”. Quelle grâce que d’avoir encore la possibilité de nous repentir ! Tandis que Judas a laissé filer cette opportunité, nous avons la chance, tant que nous respirons, de faire comme Pierre : pleurer sur nos péchés et revenir au pied de la croix. C’est là toute la différence. Jésus nous réitère : “Celui qui me reçoit reçoit celui qui m’a envoyé”, nous laissant ainsi la voie grande ouverte vers le Père. Toutefois, celui qui refuse et s’enferme dans ses calculs mondains, comme Judas, court le risque de reproduire sa tragédie. David Jang conclut : “En nous confrontant à notre propre convoitise et orgueil, nous réalisons que seule la croix du Christ peut les briser. Mais si nous croyons au message de la croix et accueillons l’amour, alors nous n’avons plus besoin de sortir dans la nuit. Au contraire, nous passons des ténèbres à la lumière, de la trahison à la fidélité, de la mort à la vie. Telle est la force de l’Évangile.” Notre rôle est donc de nous incliner devant l’invitation que Jésus nous adresse en nous donnant ce morceau de pain. Et si nous avons déjà l’impression d’être partis loin, nous pouvons encore revenir, comme Pierre, dans un repentir sincère, tandis que Judas, par désespoir, n’y est pas parvenu. La faute irréversible de Judas rappelle que tant que nous vivons, il est encore temps de décider. Jean 13:20-30 est le récit d’une tension dramatique : Jésus sait déjà ce qui va advenir, Judas aussi. Malgré tout, Jésus s’efforce de retenir Judas, mais celui-ci choisit de s’en aller. La fameuse phrase “Il faisait nuit” indique non seulement l’heure, mais surtout l’état spirituel de Judas : entrer dans la nuit, c’est entrer dans un monde où l’on ne voit plus la lumière du Seigneur. David Jang en dégage un appel sérieux pour chacun d’entre nous : “Ne continue pas sur la route de Judas, convertis-toi tant qu’il en est encore temps.” Le salut de Dieu s’offre comme un don, mais il peut être rejeté, et c’est la leçon la plus sévère de cet épisode.

Le texte met ainsi en évidence le “jugement et la grâce”, “l’amour et la haine”, “la lumière et l’obscurité”, “la communion et la trahison”. Tous ces contrastes s’entrechoquent dans un même lieu, alors que Jésus veut démontrer la puissance de l’amour au moment même où Judas prépare la plus sinistre des actions. Ce faisant, Jean 13 devient l’exemple emblématique de l’“invitation divine qui reste personnelle et non imposée”. David Jang y voit l’image de ce qui se passe encore aujourd’hui dans l’Église : “Le simple fait d’être encore en vie, de pouvoir participer au culte et d’entendre la Parole, c’est comme recevoir un ‘morceau de pain’ pendant ce repas pascal.” Une fois ce pain en main, allons-nous l’accueillir avec gratitude et humilité, ou le recevoir du bout des doigts avant de repartir dans la nuit ? La foi repose dans ce choix quotidien, où le Seigneur nous donne la grâce mais ne nous oblige pas. Jésus peut redresser nos routes tordues, mais il ne nous force pas à y consentir. L’Esprit Saint suscite en nous la repentance, mais nous pouvons l’étouffer. C’est ce que démontre l’exemple de Judas, qui incarne la résistance totale à l’invitation divine.

C’est pourquoi David Jang estime que “devenir un saint, c’est se soumettre chaque jour à la parole du Seigneur, renoncer à son ego, et avancer dans l’obéissance”. Vivre la foi n’est pas un unique choix ponctuel, mais un engagement de chaque instant à répondre “oui” à l’amour qui s’offre. On ne devient pas Judas du jour au lendemain, pas plus qu’on ne devient Pierre converti en une nuit. Nous prenons jour après jour des décisions d’accueil ou de refus, et cheminons vers la lumière ou l’ombre, la fidélité ou la révolte, la vie ou la mort. Sur cette route, la croix et la résurrection nous soutiennent et nous indiquent la victoire. Voilà pourquoi le thème de l’amour, de la douleur, de la trahison, de l’avertissement, de la repentance et de la gloire, présents dans Jean 13, est si pertinent pour notre vie actuelle.

En résumé, Jean 13:20-30 raconte l’ultime discours de Jésus au cours du dernier repas, et la trahison de Judas qui se décide définitivement. “Judas, après avoir pris le morceau, sortit aussitôt. Il faisait nuit.” Cette simple mention de l’obscurité va bien au-delà d’une description de l’heure ; elle annonce l’immersion spirituelle de Judas dans les ténèbres. Selon David Jang, ce passage illustre à la fois le Dieu qui n’use pas de coercition contre notre liberté et l’homme qui, dans son obstination, peut choisir de refuser le salut jusqu’à l’impasse fatale. Il nous met en garde pour que nous examinions nos propres cœurs, afin de choisir, chaque jour, la voie du repentir plutôt que de la trahison. Voilà pourquoi ce texte offre à la fois un message d’espoir – “l’Évangile de la croix nous ouvre encore la chance d’une vie nouvelle” – et un sévère avertissement – “si nous fermons notre cœur jusqu’au bout, il n’y a plus que la nuit”. Au fond, la question devient : “Après avoir reçu le morceau de pain, dans quelle direction allons-nous ?” Pouvons-nous éviter la voie funeste de Judas et, à l’image de Pierre, nous lamenter sur nos fautes pour renaître à l’aube pascale ? C’est la perspective que David Jang et d’autres prédicateurs réaffirment : Jésus est le seul chemin vers la vie, et il nous attend, même si nous avions déjà franchi le seuil de la nuit. Il est prêt à nous pardonner, pour peu que nous répondions à son invitation.

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